Saint-Omer. Bibliothèque d'agglomération, Ms. 183
- Source
- Bibliothèque de l'Agglomération du Pays de Saint-Omer
- Library
- Bibliothèque de l'Agglomération du Pays de Saint-Omer
- Shelfmark
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- Ms. 183
- Biblissima authority file
- Date
-
- 15e siècle
- Language
-
- Latin
- French
- Title
-
- Miroir du salut
- Agent
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- Preferred form
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- Abbaye Notre-Dame de Clairmarais
- Role
-
- Former owner
- Original form
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- Abbaye de Notre-Dame (Clairmarais)
- Other form
-
- Abbaye de Clairmarais
- Abbaye de Clairmarais
- Biblissima portal
- Biblissima authority file
-
- Preferred form
-
- Jean Miélot (14..-1472)
- Role
-
- Contributor
- Original form
-
- Miélot, Jean (14..-14..) > Clerc
- Other form
-
- Miélot, Jean (14..-1472)
- Jean Miélot
- Jean MIÉLOT
- Miélot, Jean, active 15th century
- Miélot, Jean (14..-14..) > Traducteur
- Miélot, Jean - vertaler
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- Biblissima authority file
-
- Description
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- Volume de 48 feuillets de papier inscrits sur deux colonnes de 3/4
+ 26 à 29 lignes tracées à la mine de plomb. L’écriture est
une cursive du XVe siècle. Le papier ne porte qu'un seul filigrane
qui correspond à un Y à queue tréflée, surmonté d'une croix,
qui est proche du Briquet 9183, daté de 1473-1476.
CONTENU
Le Speculum Humanae Salvationis est un ouvrage de typologie illustré, écrit au début du XIVe siècle par un auteur non encore été identifié, mais qui est rapidement traduit en français par Jean Miélot.
DÉCOR
Le manuscrit est accompagné de 192 miniatures à raison de deux par page. Il s'agit du plus ancien des trois exemplaires audomarois enluminés de ce traité. Il a été suggéré que ce manuscrit a pu servir de modèle au cartonnier de la tapisserie de Saint-Bertin, commandée par Guillaume Fillastre vers 1471 et dont on conserve encore deux éléments au Musée Sandelin. Il faut néanmoins nuancer ces hypothèses par le fait que les filigranes du papier suggèrent une datation plus tardive du manuscrit, vers les années 1470. Sa réalisation serait alors contemporaine de celle des tentures, et les deux œuvres serait alors plus vraisemblablement issues du même modèle que copiées l'une sur l'autre. C'est en revanche bien à partir des tapisseries qu’est réalisé en 1471 l’exemplaire abrégé du Speculum commandé par le moine de Saint-Bertin Philippe de Givenchy (ms. 184). Deux autres exemplaires de ce texte sont conservés à la Saint-Omer : l’un illustré et complet (ms. 236) qui appartenait à la collégiale et qui présente les mêmes schémas de composition que l’exemplaire de Clairmarais ; et l’autre non illustré (ms. 182) provenant de Saint-Bertin et acquis pour l’abbaye par le chantre Pierre Bredef.
ICONOGRAPHIE
Chaque page de ce manuscrit est organisée de la même façon. En haut de la page se trouvent deux miniatures encadrées, surmontées d’une rubrique en latin indiquant la source de l’illustration. En dessous des miniatures se trouve un court texte rimé en moyen français qui résume le contenu des deux miniatures. Enfin, dans la moitié inférieure de la page, se trouve le commentaire exégétique en latin qui explique le rapprochement de ces deux images. Il s’agit d’un rapprochement dit « typologique », une forme d’exégèse qui se donne pour objectif de démontrer que les évènements du Nouveau Testament, appelés « types » sont déjà annoncés par ceux de l’Ancien, les « antétypes ». Les feuillets reproduits ici sont les : _folio 3r. : L’annonce de la naissance de la Vierge à Joachim et le second songe d'Astyage. Rubrique : « In legenda de nativitate Beate Marie » et « In historie Sanctae prophete Daniele ». Résumé : « Ceste vierge qui fut la mere du Fils de Dieu fut annoncée / par l’Angele a Johachim son Père ; Ainsi fut jadis révélée / la fille Astriages ornée de la vigne qui delle issoit / par che elle fut segnefice que mere au roy Sirus seroi ». Le type du Nouveau testament, c’est l’annonce de la Naissance de la Vierge Marie à son Père Joachim. Cet évènement n’est pas mentionné dans les évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc et Jean), mais on le trouve dans deux évangiles apocryphes (texte considéré comme non-authentique parce que jugé par les autorités religieuses comme non inspiré par Dieu). Le quatrième chapitre du Proto-Évangile de Jacques: « Voici que Joachim, ton homme, s'en vient vers toi avec ses troupeaux, car un ange du Seigneur est descendu à lui et lui a dit : - Joachim, Joachim, le Seigneur a entendu ta plainte. Descends d'ici, car voici que ta femme Anne va concevoir dans ses entrailles » ; et au chapitre trois de l’Évangile du Pseudo-Matthieu : « L'ange apparut de nouveau à Joachim, pendant son sommeil, et lui dit : Je suis l'ange qui t'a été donné par Dieu comme gardien ; descends et retourne auprès d'Anne sans crainte car les bonnes œuvres que toi et ton épouse Anne avez faites ont été rapportées à la face du Très-Haut et une postérité vous a été accordée, telle que, depuis les origines, les prophètes et les saints n'en ont eue, telle qu'ils n'en auront jamais. Joachim, s'étant réveillé, appela ses bergers et leur rapporta son songe. Et ils adorèrent le Seigneur et lui dirent : Veille à ne pas contrecarrer l'ange de Dieu. Mais, lève-toi, partons, et allons doucement tandis que nos troupeaux paissent en chemin ». L’iconographie de cette scène peu courante, est nettement inspirée à la fois par celle de l’Annonce aux bergers, et par celle du roi David en prière, qui orne souvent l’incipit des Psautiers médiévaux. L’antétype relatif à l'Ancien Testament est tiré du Livre de Daniel où il rapporte qu’Astyage, roi des Mèdes de 585 à 550 avant notre ère, fait deux rêves lui annonçant la fin de son règne et de l’hégémonie de son peuple. Le second, illustré ici, lui montre une vigne sortant du ventre de sa fille Mandane et couvrant la totalité de l’Asie mineure. Ce rêve est interprété par ses mages comme l’annonce de la domination du fils de Mandane, le futur Cyrus sur l’ancien empire Mède. Aussi, lorsque l’enfant naît, Astyage le confie à son conseiller Harpage afin qu’il le tue. Ce dernier, voulant se protéger de la vengeance de Mandane, charge le berger Mithradates d’abandonner le petit Cyrus dans la montagne. Mais Spaco, la femme du berger, qui venait de perdre son enfant, persuade son mari d’épargner Cyrus et de montrer à la place le cadavre de son fils. Astyage ayant appris la substitution, condamne son conseiller à manger son propre fils. Quelques années plus tard Harpage se venge en trahissant Astyage en faveur de Cyrus, accomplissant ainsi la prophétie. _folio 4v : La porte close de la vision d'Ezéchiel et le Temple de Salomon. Rubrique « Ezechielis xiii » ; « Tercii Regus vi et vii c » Résumé : « Cest le porte close ou nentra / Fors Dieu que Ezechiel veoit / Cest le temps que ediffia / Salomon qui de marbre estoit / Dehors et dedens reluisoit de fin or qui de ceste dame / Lestoe et lestat nous declamoit / Car nette fut de corps et dame. » Les références de ces deux antétype sont, pour le premier Ezéchiel XLIV, I-3 (et non XIIII comme indiqué dans la rubrique) : « Puis il me fit revenir dans la direction du portique extérieur du sanctuaire qui regardait l'orient ; il était fermé. Et Yahweh me dit : "Ce portique sera fermé; il ne s'ouvrira point, et personne n'entrera par-là, car Yahweh, le Dieu d'Israël, est entré par là ; et il sera fermé." ». La description du Temple de Salomon est donnée aux chapitres 6 et 7 du troisième livre des Rois. _folio 5 : La présentation de la Vierge au Temple et Thalès et le trépied. Rubrique : « In legenda de piatite Vine Me » ; « Libro IIII° Valerii maximi ». Résumé : « Elle fut donc offerte au temple / Et de flors a Dieu dediee / Pauait en ameux lexample. Par le table dor qui trouvee / Fut en la mer presentee au temple apollo par paiens / Car elle est la table paree / Qui porta le paien des Chretiens ». _ Le type est ici la scène de la présentation de la Vierge au Temple, qui est comparé à l'antétype profane du trépied d'or de Thalès. _folio 10r. : La présentation au Temple et l'Arche d'alliance. Rubrique : « Luce II° » et « Exodi XXXV° et XXXVII° ». Résumé : « Marie a Dieu son fils presente, le vieulx Symeon le rechoist / A soi purgier se represente, combien que besoing nen avoit. / Car elle est l’arche en quoiy estoit, la verge Aron flourie mise / le livre qui tout contenoit, la manne et les tables Moyse ». Le type du Nouveau Testament, c’est la scène bien connue de la présentation du Christ au temple, dont l’antétype est l’arche d’alliance. Le rapport étant fait entre le Christ, symbole de la nouvelle loi, reçu au sein du Temple de Dieu, comme les symboles de l’ancienne loi étaient conservés au sein de l’arche, considérée à l’époque comme un temple mobile. _folio 14r. : Le repas chez Simon et la pénitence de Manassé. Rubrique : « Luce VII° » et « Ex do paralipo XXXIII° ». Résumé : « Quant lannemy sans resistance, Nous treuve il nous lye a sa corde / Magdalaine fait penitanche, Ihesus luy fait miséricorde / Par ce a lomme Dieu se recorde, Comme il fit au roi Manasses / en prison ses pechies recorde Dieu luy pardonne ses exces ». Le type du Nouveau Testament est la pénitence de la pécheresse lors du Repas chez Simon, relaté dans l’évangile selon Luc (7, 36-50) Alors que Jésus déjeune chez un Pharisien nommé Simon, une pécheresse vient vers lui et s’humilie en guise de pénitence, ce qui lui vaut d’être remise de ses péchés par le Christ. C’est Grégoire le Grand qui fait le premier l’amalgame entre les trois pécheresses du Nouveau Testament : la pécheresse anonyme du repas chez Simon, Marie Madeleine la prostituée repentie et Marie de Béthanie sœur de Marthe et de Lazare, auxquelles s’ajoute parfois également Marie l’Égyptienne. Les trois Marie sont souvent assimilées aux trois femmes qui découvrent le tombeau vide alors qu’elles allaient y terminer l’embaumement du Christ. L’antétype est tiré du second livre des Paralipomènes (33, 12-13), qui raconte comment le Roi Manassé, l’un des fils du patriarche Joseph, fils de Jacob, se détourne de la religion juive avant de faire pénitence et de recevoir le pardon de Dieu : « Lorsqu'il fut dans l'angoisse, il implora Yahweh, son Dieu, et il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il le pria, et Yahweh, se laissant fléchir, écouta sa supplication et le ramena à Jérusalem dans sa royauté. Et Manassé reconnut que Yahweh est Dieu. » L’iconographie de cette scène peu courante, est nettement inspirée à la fois par celle du roi David en prière, qui orne souvent l’incipit des Psautiers médiévaux. _folio 33v. : La parabole de la brebis perdue et l’ascension d’Élie. Rubrique : « Luce XV° » ; « Quarti Regus iii° » Résumé : « Cest celui qui quierut au desert / Adam la brebis esgaree / Dont les angeles son en appert / Feste de la brebis trouvee / Cest Helye qui a sa montee / Laysse a son amy son mantel / Car son corps a sa bien alee / Laisse on sacrement de lautel ». La parabole de la brebis perdue est relatée ici d'après Luc, XV, 4-7 : « Qui d'entre vous, ayant cent brebis, s'il en perd une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert, pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée? Et quand il l'a retrouvée, il la met sur ses épaules tout joyeux et, de retour à la maison, il convoque les amis et les voisins et leur dit : "Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue." Ainsi, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance. » L'ascension d'Elie est relatée dans le 4e Livre des Rois, II, 11-12 : « Ils continuaient de marcher en s'entretenant, et voici qu'un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre, et Elie monta au ciel dans un tourbillon. Elisée regardait et criait: « Mon père! Mon père! Char d'Israël et ses cavaliers! » Et il ne le vit plus. Il saisit alors ses vêtements et les déchira en deux morceaux, 13 et il releva le manteau d'Elie qui était tombé de dessus lui ». _folio 34 : La Pentecôte et la construction de Babel. Rubrique : « Actus ii° » ; « Genesi xi° » Résumé : « Ce est Jesus au chiel monte / A ses disciples a transmis / le saint esprit par sa bonté / Car ainsy leur avoit promis / Tous langaiges en eulx a mis / Par quoy consuttent fols et saiges / Ainsy sont confus et remis / Babylons par divers langaiges ».
PROVENANCE
Abbaye de Clairmarais, ex-libris au premier feuillet.
RELIURE
Refaite au XIXe siècle : ais de carton couvert d'un veau fauve avec décor de filet dessinant des losanges.
BIBLIOGRAPHIE
A. Catalogues d’exposition _Le vaste monde à livres ouverts : manuscrits médiévaux en dialogue avec l'art contemporain, Busine Laurent, Vandamme Ludo, éds., Paris, Lannoo, 2002, [46036 85A4, p. 171 (cat. n° 62), ill. f. 67v.-68.]. _Splendeurs et lumières des bibliothèques ecclésiastiques audomaroises au Moyen Âge (IXe-XVIe s.), Saint-Omer, 2013, p. 12. _Clairvaux, l'aventure cistercienne : Clairvaux 2015, 900 ans de l'abbaye cistercienne de Clairvaux / sous la direction de Arnaud Baudin, Nicolas Dohrmann, Laurent Veyssière.- Paris : Somogy, 2015, cat. 88, p. 462. B. Bibliographie générale _ROBBE, Joost Roger, Der mittelniederländische Spieghel onser behoudenisse und seine lateinishe Quelle. Text, Kontext und Funktion, Waxmann (Niederlande-Studien, 48), Münster, 2010, pp. 136, n. 250, n. 381, p. 118, n. 452 _GIL, M., NYS, L., Saint-Omer Gothique. Les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge 1250-1550, peinture-vitrail-sculpture-arts du livre, Valenciennes, PUV, 2004, p. 132, 175, 179, 190-191, 194. _CARDON, Bart, Manuscripts of the Speculum humanae salvationis in the Southern Netherland (c. 1410-c. 1470), Louvain, 1996 (Corpus van verluchte handschiften uit de Nederlanden, 9), p. 421-423 _CARDON, B., LIEVENS, R., SMEYERS, M., Typologishe taferlen uit het leven van Jezu, Louvain, 1985 (Corpus van verluchte handschiften uit de Nederlanden, 1). _CARDON, Bart, “Een uitzonderlijke hemel voorstelling in een Speculum humanae Salvationis-handschrift uit de Voormalige abdij van Saint-Bertin te Saint-Omer”, dans SMEYERS, Mauritz (éd.), Archivum Artis Lovaniense, Bijdragen tot de geschiedenis van de kunst der Nederlanden Opgedragen aan Prof. Em. Dr. J.K. Steppe, Leuven, Uitgeverij Peeters, 1981, p. 54-66.
- Volume de 48 feuillets de papier inscrits sur deux colonnes de 3/4
+ 26 à 29 lignes tracées à la mine de plomb. L’écriture est
une cursive du XVe siècle. Le papier ne porte qu'un seul filigrane
qui correspond à un Y à queue tréflée, surmonté d'une croix,
qui est proche du Briquet 9183, daté de 1473-1476.
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