Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1152

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • Latin 1152
Biblissima authority file
Date
  • IXe siècle (entre 842 et 869)
Language
  • Latin
Title
  • Psalterium Caroli Calvi ou Psalterium ad usum monasterii Sancti Dionysii, dit Psautier de Charles le Chauve
Agent
Description
  • Contents:

    Contenu :
    F. 1 : Note d'Etienne Baluze indiquant que le manuscrit a été donné par les chanoines de Metz à Colbert en 1674.
    F. 1v : Peinture à pleine page représentant David et ses musiciens.
    F. 2-v : Préface du psautier. Commence par : "Origo psalmorum David prophetae. David filius Jesse, cum esset in regno suo [..]" (Ascoli, dans Arch. glott. ital., V, p. 4-5 avec variantes).
    F. 3 : Blanc.
    F. 3v-4 : Diptyque représentant Charles le Chauve assis sur son trône face à saint Jérôme.
    F. 4v-154v : Psautier gallican. Les divisions liturgiques sont marquées par de grandes initiales d'or à entrelacs. Il ne contient ni hymnes ni antiennes, mais seulement les versets, leçons et répons de l'office férial qui se lisent à la fin de chaque férie. Au bas du f. 106 : "Rex regum Karolo pacem tribuatque salutem".
    F. 155v-169v : Cantiques bibliques.
    F. 170-172v : Litanies de Saint-Denis, avec invocations à l'usage de Charles le Chauve et de sa femme Ermentrude, dont celle au f. 172, "ut Hirmintrudem coniugem nostram conservare digneris te rogamus audi nos".
    F. 173-v : Feuillet de remploi, monté par la marge supérieure, marque de l'ancienne pliure à l'emplacement de l'ancien fond de cahier. F. 173v : fragment de l'Officium Stellae, noté en neumes (voir Bibl. Éc. Ch., XXXIV, 1873, p. 657-658).

    La reliure de ce volume, en dépit de quelques manques et accidents et d'au moins un remontage, est la seule reliure d'orfèvrerie carolingienne à nous être parvenue en l'état.

    Physical Description:

    École du palais de Charles le Chauve

    Copié par Liuthard (f. 172v : "Hic calamus facto Liuthardi fine quievit"). Écriture en onciale d'or, sauf 6 ff. en minuscule caroline d'or (41, 56, 69v 87v, 103 et 121).
    Peintures également attribuées à Liuthard.
    Trois peintures avec légendes en vers, tracées en or sur des bandes pourpres. F. 1v : David accompagné de ses musiciens jouant du psaltérion, des cymbales, de la cithare et des cordes (Quattuor hic socii comitantur in ordine David). F. 3v : Charles le Chauve, destinataire du psautier, assis sur un trône et tenant sceptre et globe ; au-dessus de lui se trouve la main de Dieu (Cum sedeat Karolus magno coronatus honore / Est Josiae similis parque Theodosio). F. 4 : saint Jérôme, traducteur des psaumes. Initiales peintes (dont 8 grandes) et incipits en or sur fond pourpre. Encadrements. Bordures pourprées et titres en capitales rustiques d'or sur fond pourpre.
    Parchemin, [2]+173 ff. à longues lignes, précédés de deux gardes de parchemin, 240 x 190 mm (just. 150 x 120 mm ; reliure 240 x 195 mm)
    Relevé codicologique impossible à établir en raison de la grande fragilité du volume.
    Ni réclames, ni signatures.
    Foliotation à l'encre noire, XIXe siècle.
    Mention "XXX/267" au crayon à papier au recto de la garde supérieure, correspondant à l'exposition du manuscrit en 1881 (Vitrine 30, n° 267).
    Réglure à la pointe sèche.

    Reliure :
    Reliure d'origine pour Charles le Chauve, à plaques d'ivoire d'éléphant et monture d'argent doré et d'argent, ornées de gemmes (Ecole du palais de Charles le Chauve, milieu du IXe siècle).
    Réfection de l'époque moderne : traces de fermoirs en laiton, dos et oreilles de textile, XVIIIe siècle (?). Les ais de bois de chêne datent probablement de cette réfection. Les deux plaques d'ivoire (une sur chaque plat), débitées chacune dans une pièce d'ivoire d'éléphant, sont placées dans une cuvette taillée dans les ais de bois. Elles sont retenues par les bordures de métal qui viennent plus ou moins en recouvrement.
    Il n'est pas certain que la reliure ait été dotée à l'origine de fermoirs.

    Plat supérieur :
    Plaque d'ivoire sculpté (140 x 90 mm). Dans un cadre de feuilles d'acanthes, sur quatre registres, illustration du psaume 56, 5-6 : "Anima mea [celle de David, assise sur les genoux de l'ange] in medio leonum dormivit ferocientium filii hominum dentes eorum lancea et sagittae et lingua eorum gladius acutus exaltare super caelos Deus in omni terra gloria tua !". Bordure d'argent doré ornée de filigranes et de gemmes (émeraude, calcédoine, saphirs, grenats, cristal de roche, quartz rose, améthystes, perles fines, verres rouges, verts, bleus).

    Plat inférieur :
    Plaque d'ivoire sculpté (140 x 90 mm). Dans un cadre de feuilles d'acanthes, sur trois registres, Nathan reproche à David et Bethsabée la mort d'Urie, sous forme de la parabole de l'homme riche volant la brebis de l'homme pauvre (II Samuel 12, 4-15). Bordure d'argent ornée de filigranes et de gemmes (grenats, saphirs, verre (?)).

    Reliure restaurée en 2019, grâce au mécénat de Michael I. Allen (ivoire : dossier BnF-ADM-2019-052948-01 ; orfèvrerie : BnF-ADM-2019-016104-01).

    Ivoire :
    Il a été impossible d'examiner les revers et les chants lors de la restauration, en raison du montage de la reliure. Il a en revanche été constaté que la plaque avait été prélevée vers l'extérieur de la défense. Le plat inférieur a été prélevé de la même façon et on a pu constater que la partie sculptée se trouve côté externe de la défense. Traces d'outils (lignes de repère tracées avant la réalisation des bordures de feuilles d'acanthes ; traces de ciseaux de différentes largeurs pour les personnages, par endroits reprises par polissage ou abasion ; perçoirs pour détacher les fonds des éléments sculptés en relief ; percements à la pointe). Aucune trace de polychromie n'a été détectée à la surface sous lunette-loupe. Ivoire dans un état de conservation remarquable, peu de manques et d'usures (au plat supérieur, la queue du lion à gauche est fragmentaire, la pointe d'une épée a disparu ainsi que le pouce de la main gauche de l'ange de gauche ; au plat inférieur, le ruban que tient Bethsabée présente deux éclats et le pouce droit du prophète Nathan a disparu). Le plat supérieur ne présente aucune fente ; le plat inférieur présente deux courtes fissures fermées devant la jambe gauche de David. Avant la restauration, la surface des deux plaques d'ivoire était très empoussiérée, avec des amas de poussière épais et durcis dans les creux ; présence d'une tache brun rouge (oxyde de fer ?) entre les jambes du prophète Nathan. Nettoyage réalisé à l'aide de mucine, rendu difficile par la présence d'une vieille couche de colle vieillie peu réversible.

    Orfèvrerie :
    L'oeuvre a été constatée comme étant en bon état de conservation, sans fragilités structurelles. La monture du plat supérieur est formée de quatre plaques rectangulaires d'argent dont les bords sont repliés sur les chants de l'ais de bois. La partie repliée sur les bords est clouée, mais on note peu d'autres clous pour fixer les plaques à leur suport de bois. Quatre clous d'argent doré à tête ronde semblent avoir été utilisés aux quatre angles extérieurs. Les autres fixations n'apparaissent pas à la surface des plaques. Les lacunes de pierres ont permis de constater que des fixations n'étaient pas cachées sous les bâtes. Il s'agit donc d'un montage très raffiné, car invisible.
    Le plat supérieur s'est révélé particulièrement encrassé, avec une épaisse couche de dépôts noirs recouvrant la totalité de la surface en argent doré (accumulation de poussières et de salissures au cours des siècles, ce qui tend à prouver que ce plat a été peu nettoyé, notamment du fait que le décor recouvre le moindre espace de la surface du plat, ne laissant que peu d'accès). La surface de l'argent doré présente des aspérités sous forme de bulles, dont certaines ont éclaté, ce qui laisse apparaître l'argent sulfuré sous la dorure. L'hypothèse la plus vraisemblable est que ces bulles se sont formées par excès de chaleur sur le métal lors de la soudure des bâtes et des filigranes. La dorure des plaques et des divers éléments du décor a été réalisée avant les opérations de soudure. On a également noté après le nettoyage un voile rougeâtre, vraisemblablement composé d'oxydes de cuivre. Ces oxydes sont peut-être la conséquence d'une chauffe excessive, mais pourrraient également provenir de l'oxydation du cuivre présent dans l'argent ou la dorure. Le plat supérieur ne présente que peu d'accidents, à l'exception de cinq emplacements où les pierres montées en bâtes et les décors ont disparu, notamment au coin inférieur droit (chute ou choc important ?). Il n'y a que très peu de clous de réfection, à l'exception de trois sur la partie lacunaire en bas à droite et entre les tenons de fixation des fermoirs disparus.
    Le plat inférieur s'est aussi révélé particulièrement sale, tout en présentant moins de parties inaccessibles. Il est composé de quatre plaques d'argent rectangulaires, dont trois d'entre elles ont une surface étonnamment altérée, avec de petites crevasses. La plaque de gauche est lisse et ne présente pas les mêmes aspérités, à l'exception de petites bulles, mais en moins grand nombre qu'au plat supérieur. Le même voile rougeâtre qu'au plat supérieur est également apparu au plat inférieur après nettoyage. Il ne peut ici s'agir d'une oxydation due à une chauffe excessive en raison de la dorure (ce plat en étant exempt). Le plat inférieur présente peu de lacunes, à l'exception notable de l'angle inférieur gauche où le décor manque (même accident qu'au plat supérieur) et de quelques manques dans les feuilles d'argent ; quelques pierres ont également disparu. Il a été procédé à un premier dépoussiérage à l'aide de pinceaux brosses, puis à des tests de nettoyage à l'aide de divers solvants. L'épaisse couche noire s'est avérée soluble par voie enzymatique. Il est possible qu'une couche de protection d'origine animale ait été précédemment posée. Les emplacements les moins accessibles ont été nettoyés par divers outils (pointes, scalpels etc).
    Il a été décidé de laisser en l'état deux emplacements, un au plat supérieur, un au plat inférieur, comme témoins de l'état avant restauration et pour permettre des analyses ultérieures.
    Des emplacements fragiles ont été consolidés à l'aide d'une résine acrylique. Une résine époxy a également été utilisée dans le cas d'une plaque plus épaisse à stabiliser. Trois petits fragments détachés des bâtes et coincés sous des arcatures ont été dégagés lors du nettoyage et replacés à l'aide d'une résine acrylique.
    Il a été constaté lors de la restauration que les plaques d'orfèvrerie des deux plats ont subi à une date ancienne un démontage et un remontage. Des clous de réfection sont visible sur les deux plats et sur les bandes des chants. Il semble également que les ais aient été raccourcis : la bande d'argent du côté gauche du plat inférieur a été rabbatue sur le dos de la reliure avec un important ressaut ; le corps d'ouvrage dépasse légèrement de la reliure par endroits ; l'angle supérieur gauche du plat inférieur est déformé et écrasé pour s'adapter à un ais plus petit qu'à l'origine ; sur cette même plaque, la bordure torsadée a été éliminée pour prendre en compte les nouvelles dimensions du plat et deux plaques se chevauchent en partie supérieure droite (avec un gros clou de réfection). Des stries de scie sont visibles sur les chants inférieurs des deux ais (reprise par sciage plus récente que la fabrication des ais actuels ?). De cette réfection datent probablement les restes de fermoirs en laiton ainsi que les tenons de fixation de même métal présents sur le chant du plat supérieur (XVIIIe siècle ?).

    Estampille de la Bibliothèque nationale, de la Convention au Consulat, 1792-1804 (modèle Josserand-Bruno, n° 17).

    Custodial History:

    D'après les litanies, le manuscrit a été copié pour Charles le Chauve entre 842, date de son mariage avec Ermentrude, et 869, date de la mort de celle-ci ; offert par le souverain au chapitre cathédral de Metz, peu après son couronnement comme roi de Lotharingie dans cette église et la mort d'Ermentrude en 869 ; trésor de la cathédrale Saint-Etienne de Metz (Inv. 1604 : "Item, un psaltier en velin de lettres d'or couvert d'yvoir richement entaillé, enrichy d'argent et de pierreries", éd. Pelt, n° 741) ; offert en 1674-1675 à Jean-Baptiste Colbert ; acquis en 1732 avec les manuscrits Colbert ; ancien fonds royal.


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