Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Rothschild 3016 (1081 a) [IV, 6, 190]

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
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Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
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  • Rothschild 3016 (1081 a) [IV, 6, 190]
Biblissima authority file
Language
  • French
Title
  • DE || L'ORGVEIL ET || PRESVMPTION || de l'Empereur || Iouinien. || Histoire extraicte des gestes des Romains : || Lequel fut decognu de tout son peuple || par le vouloir de Dieu, & apres remis en || son Empire. || A dix neuf personnages, dont les noms || sont à la page suyuante. || A Lyon, || Par Benoist Rigaud. S. d. [vers 1580], in-8 de 86 p. et 1 f. blanc.
Description
  • Contents:

    Le titre est orné de trois petites figures gravées sur bois.

    Au v° du titre sont Les Noms des personnages de ceste histoire. Ces personnages sont en réalité au nombre de vingt, savoir :

    L'Empereur,

    L'Emperiere,

    Le premier Baron,

    Le second Baron,

    5 Le premier Venneur,

    Le second Venneur,

    Dieu,

    Raphaël,

    Le Chevalier,

    10 Le Portier,

    Le Palfrenier,

    Le Duc,

    Deux Tyrans,

    15 Le deuxiesme Portier,

    Le troisiesme Portier,

    Guillot,

    Margot,

    Philippot,

    20 L'Hermite.

    Cette pièce n'était connue jusqu'ici des bibliographes que par une mention de Du Verdier (éd. de 1773, II, p. 562), qui donne à l'édition de Rigaud la date de 1584, en ajoutant qu'elle était faite sur une vieille copie.

    Il suffit de citer les premiers vers pour montrer que la pièce appartient au commencement du XVIe siècle :

    L'EMPEREUR commence.
    En contemplant ma haute humanité,
    Mon bruit et los, ma grande dignité
    Et les honneurs que de tous je reçoy,
    Dire je puis sans controversité,
    Veu ma puissance et mon authorité, 5
    Qu'en terre et cieux n'a autre dieu que moy.
    Sus tout le monde eslevé je me voy,
    Tresopulent en terres et alloy
    Cent mille fois plus qu'on ne sçavroit dire,
    Il n'y a duc, prince ne autre roy 10
    Qui ne me doive obeissance et foy
    Et qui ne soit sujet a mon empire....

    On peut comparer cette tirade à la ballade récitée par Octavien dans le Mistere du Viel Testament (t. VI, p. 180 de la réimpression). La pièce est d'ailleurs écrite en vers de huit syllabes.

    En voici le couplet final :

    L'EMPEREUR.
    Je vous pardonne, mes avis,
    Je vous pardonne, n'en doutez ;
    Mais dedans vos esprits notez 1805
    Ce grant mistere merveilleux.
    O mondains, mondains orguilleux,
    Qui dessus les biens vous fondez,
    Fuyez les dangers perilleux
    Et a Dieu vous recommandez. 1810
    Amendez vous tous, amendez,
    A fin qu'en sa grace vous tienne
    Par foy, croyant l'Eglise sienne,
    Que suyvre doit tout bon chrestien,
    Et pour la fin qu'il vous souvienne 1815
    De l'empereur Jovinien.
    Fin.

    Le sujet est tiré des Gesta Romanorum (éd. Graesse, p. 95). On trouvera dans les Sacre Rappresentazioni publiées par Alessandro D'Ancona (III, 1872, p. 175-177) des notes étendues sur les origines de la légende et les auteurs qui s'en sont inspirés. Bornons-nous à mentionner les œuvres dramatiques. En Italie, la Rappresentazione del re superbo obtint un succès prolongé. D'Ancona, qui l'a réimprimée (III, p. 175-188) en mentionne 16 éditions, et il ne cite ni l'édition de Fiorenza, appresso alla Badia, 1568, in-4 de 8 f. (British Museum, 11426. dd. 39 ; Bibliothèque de Wolfenbûttel, dans un recueil contenant 91 pièces italiennes), ni celle de Firenze, appresso alle scalee della Badia, 1585, in-4 de 6 f. (British Museum, C. 34, L. 6). En Espagne on rencontre l'Auto dil emperador Juveniano, à 12 personnages (Pedroso, Autos sacramentales, 1865, gr. in-8, p. 26-29), et un drame de Rodrigo de Herrera y Ribera, mort en 1641, intitulé : Del cielo viene et buen rey (La Barrera, Catálogo del Teatro antiguo espanol, 1860, p. 184). En Angleterre, Collier (History of the English drama, I, p. 113), parle d'une moralité représentée à Chester en 1529. En Allemagne le sujet a été traité en 1555 par Hans Sachs (Julianus der Kaiser im Bad) et par Johann Römoldt dans un drame que Goedeke a réimprimé en 1855. Le théâtre latin peut citer un Jovianus castigatus, joué à Ingolstadt en 1623 (Serapeum, XXV, 1864), p. 224, n° 77), une pièce intitulée : Joviani Superbia castigata, représentée à Dillingen en 1642, et qui se confond vraisemblablement avec la précédente (ibid., p. 333, n° 186), enfin un Jovianus joué à Paris, par les élèves du collège de Clermont, le 16 février 1675 (Biblioth. Mazarine, 18824, Z25).

    Custodial History:

    De la bibliothèque de PAUL SCHMIDT (Cat., 1910, n° 767).


    Belles-lettres — Poésie dramatique — Théâtre français — Première époque — Sotties, Mystères, Moralités, Farces
    Ancona (Alessandro d')
    Auto del emperador Juveniano • cité
    Gesta Romanorum • moralité qui en est tirée
    Herrera y Ribera (Rodrigo de) • Del cielo viene el buen rey, cité
    Joviani Superbia, castigata, pièce de théâtre (1642) • citée
    Jovianus • citée, piéce de théâtre (1675)
    Jovianus castigatus, pièce de théâtre (1623) • citée
    Orgueil (De l') et Presumption de l'empereur Jovinien (v. 1580)
    Rappresentazione del re superbo • citée
    Römoldt (Johann), auteur d'un drame sur Jovinien
    Sachs (Hans) • Julianus der Kaiser im Bad, cité
    Schmidt (Paul), bibliophile • volumes lui ayant appartenu
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  • Bibliothèque nationale de France. Département des Manuscrits
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