Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, NAF 28047

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • NAF 28047
Biblissima authority file
Date
  • XIVe siècle (milieu).
Language
  • French
Title
  • Roman de la rose .
Agent
Description
  • Contents:

    ff. 1-154v. Guillaume de Lorris , Jean de Meung et Gui de Mori , Roman de la Rose : « Maintes genz dient que en songes/ Na se fable non et mençonges … - … Ainssi euc la rose vermeille/ Atant fu jours et je m’esveille / Explicit ».

    Ce manuscrit, nommé Ter par les critiques, contient des leçons de Gui de Mori, tout comme le manuscrit français 797 (nommé Mor ) et le manuscrit de la bibliothèque de Tournai (nommé Tou ). Le manuscrit contient le remaniement du Roman de la Rose par un clerc picard, du nom de Gui de Mori, vers 1290. Il est donc capital pour l'histoire de la réception du Roman de la Rose et l'étude de sa tradition textuelle.
    Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et de Jean de Meun fut l'une des œuvres les plus lues au Moyen-Âge, et l'on en conserve certes près de 300 manuscrits de par le monde. Mais d'une part, les manuscrits de la première partie seule (Guillaume de Lorris) sont rarissimes ; et d'autre part, l'on ne connaît le nom de l'auteur de la première partie (Guillaume de Lorris) que par ce qu'en dit, au vers 10496 (édition Lecoy), son continuateur Jean de Meun. Certains érudits ont même suggéré qu'il n'y avait en fait qu'un seul auteur et que ce Guillaume de Lorris était une invention de Jean de Meun. Gui de Mori atteste de manière définitive que Guillaume de Lorris est l'auteur de la première partie du Roman de la Rose en se référant à une première partie portant explicitement à la fin le nom de Guillaume de Lorris et ajoute que c'est seulement après qu'il prit connaissance de la seconde partie par Jean de Meun. Aux feuillets 34-34v du manuscrit, on trouve ainsi le prologue de Gui de Mori à la partie de Jean de Meun. Gui de Mori se nomme et date son remaniement dans la seconde partie du Roman de la Rose , f. 99v du ms. : « On orra de lui mention/ En l'an de l'Incarnation/ Mil et CC et quatre vins/ Et dis, deschi j'en suis devins/ Gui de Moiri aura a non. »

    Dans ce manuscrit, le remaniement ne concerne que la partie de Jean de Meun :
    f. 34-34v : « Enssi fine li rommans maistre/ Guillaume de/ Lorris, et comment il mena ses amours/ à la fin./ En l’an de l’Incarnation/ Jhesu Crist par dupplation/ de .VI. c[ents], de V. et de .XL./ le jeudi devant ce c’on cante/ Resurrexit, fu terminés/ chis livres et ainssi finés/ com maistres Guillaume le fine/ si com je suppose et devine/ car plus n’en ai nul lieu/ en livre qu’aie encore leu. / Si en maint lieu moult ostee/ de paroles et adjoustees/c’on puet bien veïr et savoir/ aucuns aucune cognoissance/ ne l’en ferai or desmoustrance/ autrement fors que par mos teus/ c’on entre par moi es osteus. / De plus ore ne descouverroie/ moi ne mon sournom ne vorroie/ rimer ne par apiert retraire/ Chil veil ma nel a rive traire. /Après ce que je Guis devant euc/ ce premier livre aussi fait comme/ chi deseseure est/ contenu vint entre mes mains li/ livres maistres Jehan de Meun ou/ quel j’ai adjousté et osté si conme/ j’avoie fait en l’autre et ai chest/ livres deviset en .V. parties : en la/ premiere partie qui est li quarte de/ tout le ronmant sont contenu li dit de Raison et/ commence ou Bel Acueil est encore / en prison et oste le fin du romant/ maistre Guillaume pour ce qu’il se/ vantoit closement que s’amie estoit/ a lui venue. Si se tient maistre/ Jehans de Meun par qui est signifiés/ li amans si conme dessesperance/ de chou que leur fais estoit/ apercheus. Et pour ce qu’il s’estoit/ d’amours complains et l’avoit com/paré a fortune pour sa muableté/ pour che enquiert il qu’est amours/ et qu’est fortune et nul n’en puet si bien dire le vérité comme Raisons./ Et pour avoir la continuation des/ dis maistre Jehan as autres, nous reconmencerons a la complainte de/ l’amant qui dit ainssi …. ».
    ff. 41-63. Discours de Raison remanié par Gui de Mori (également dans Tou et Mor ) : « Ensi Jonece se demaine/ tant copm Delis od lui le maine … - … ains que tel sengnorie eust/ s’aussi bien moustrer le peust ». (cf. Valentini, 2007, pp. 119-149)
    ff. 67-87. Discours d’Ami remanié par Gui de Mori (également dans Tou et Mor ) : « Et por ce, compains, ne vous caille/ d’iaus manecier, saciés sans faille … - … et se pense k’en son despit/ adiés autre acointance espit ». (cf. Valentini, 2007, pp. 149-179)
    f. 87. Le jaloux parle de Chasteté et de Beauté (également dans Tou et Mor ) : « Car l’une adiés se voet muchier/ li autre ne fait fors huchier …-… par moy paree ne srés/ por vous moustrer a vos ribaus ». (cf. Valentini, 2007, pp. 179-180)
    ff. 91v-92. Sur les droits des hommes et des femmes (également dans Tou et Mor ) : « Si je ne dis pas toute voie/ ainc ne fu l’entention moie…-…de vostre cose prié tenir/ s’a bon chief en volés venir ». (cf. Valentini, 2007, pp. 180-182)
    ff. 94v-95. Richesse renvoie l’amant (également dans Tou et Mor ) : « Si vous di joue bien toute voie/ c’on poet moult bien par autre voie ». (cf. Valentini, 2007, p. 182)
    ff. 97v-98v. Le dieu d’amour prophétise l’existence de Gui de Mori (également dans Tou et Mor ) : « En qui tamps uns autre vendra/ qui moult volentier aprendra … - …Por çou m’en voel ci conseillier/ Car tout estes mi conseillier ». (cf. Valentini, 2007, p. 183-184)
    f. 101- 111v. Discours de Faux-Semblant remanié par Gui de Mori (également dans Tou et Mor ): «Sains Jeromes fait mention/ Qu'en toute congregation ...-... que l’en doie humble habit despire/ pour ke desus orgoel n’abit». (cf. Andrea Valentini, 2007, pp. 185-198)
    ff. 123-130. Discours de la Vieille remanié par Gui de Mori (également dans Tou et Mor ): «Et ja soit ce qu’il ne puist estre/ que l’une l’autre ne coust ...-... Lisié comment, si le savré/ Quant un poi esprouvé l'avrés», (cf. Valentini, 2007, pp. 198-207).

    Physical Description:

    Nord de la France (Picardie) . Ecriture gothique, encre marron et noire, une seule main (milieu du XIVe siècle) qui change de plume ou deux mains très similaires. Deux colonnes de 31 à 32 lignes.
    Le manuscrit n'est pas de facture parisienne, mais peut-être picarde. Au feuillet 1, une miniature en semi-grisaille (60 × 75 mm) représentant le songe de l'auteur, 2 lettrines en or (M et Q), 2 baguettes bleues et violettes entourant le texte dans la marge de gauche et la marge supérieure. Des lettrines en or (E et Q) ouvrent l’explicit de Guillaume de Lorris (feuillet 34) et la cinquième partie (feuillet 65). Initiales filigranées, en alternance bleues et rouges. Initiales de vers rehaussées à l'encre rouge (voir le feuillet 151).
    Parchemin, piqûres apparentes.A + 154 feuillets + 1 feuillet de garde.280 × 200 mm (just. 210-215 × 150 mm) .
    Foliotation récente au crayon, irrégulière (à peu près tous les 10 feuillets), tenant compte du feuillet de garde. Foliotation à la plume ajoutée par la BnF lors de l’entrée dans les collections. Le feuillet collé au plat supérieur et le feuillet de garde forment un bi-feuillet. 19 cahiers de huit feuillets (ff. 1-152) et un cahier de 4 feuillets (ff. 153-154, feuillet de garde et garde collée au plat inférieur). Réclames. Signatures récentes à la mine de plomb. Quelques feuillets recousus, (voir les feuillets 92 et 93), quelques lacunes de parchemin dans les marges sans lacune textes (voir le feuillet 123), légères traces d'humidité, quelques taches.
    Réglure à l'encre.
    Reliure du XVIe siècle recouverte de soie bleue délabrée et presque complètement disparue dans le dos où sont visibles les traces d’une ancienne cote.

    Custodial History:

    Manuscrit acquis par la Bibliothèque nationale de France en 2006.

    Ce manuscrit appartint à la fin du XVe siècle à la famille Monypeny, une famille écossaise installée en France sous Charles VII. Il se trouvait au début du XXe siècle en Bavière, dans la bibliothèque des princes d'Öttingen-Walllerstein à Maihingen (cf. Catalogue des manuscrits du Roman de la Rose par E. Langlois).

    Il se trouvait, à la fin du XIXe siècle, dans la collection de l'abbé Campion de Tersan, archidiacre de Lectoure. Les éditeurs du Roman de la Rose connaissaient depuis longtemps l'existence de ce manuscrit que l'abbé de Tersan avait montré à Méon qui en a imprimé l’explicit dans son édition du Roman de la Rose . Ernest Langlois qui avait pu étudier les notes de Méon recherchait ce manuscrit (cf. Bibliothèque de l'Ecole des Chartes , 1907, p. 249-271). D'après lui, ce manuscrit est une version primitive, extrêmement importante, du remaniement de Gui de Mori, dont une seconde version, très illustrée, est conservée à la bibliothèque de Tournai, nommé Tou par la critique (cf. Scriptorium 1946). Il est désigné comme Ter (voir Jung), d'après le nom de son ancien possesseur.

    Annotations :
    - Quelques vers sautés ont été copiés en marge au moyen d’un système de renvoi par le copiste ou une main contemporaine avec une encre légèrement plus claire que pour le texte principal.
    - Quelques rares mentions de nota contemporaines
    - Une main légèrement postérieure a ajouté quelques corrections
    - Traces d’écritures sur le feuillet collé au plat supérieur.
    - Un lecteur moderne a ajouté des notes au crayon. Il a connu l’édition de Méon qu’il cite en regard du prologue de Gui de Mori à la partie de Jean de Meun sur le feuillet 34 (le plus annoté).


    Achat, 2006. A. 06-04.

    Cf. Catalogue vente Paris, Hôtel Drouot, 7 avril 2006, n°9.


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