Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 18597

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • Latin 18597
Biblissima authority file
Date
  • XVIe-XVIIe siècle (1573-1612)
Language
  • Latin
  • Greek
  • Hebrew
Title
  • Album amicorum de Nicolas Engelhardt
Agent
Description
  • Contents:

    L’historien du protestantisme Émile-Guillaume Léonard a publié une édition du contenu de l’album en 1935 (É. G. Léonard, « Le liber amicorum du Strasbourgeois Nicolas Engelhardt (1573-1612) », Bibliothèque de l’École des chartes, 1935, tome 96, p. 91-129). L’auteur met en avant la présence de deux groupes d’autographes bien distincts, selon qu’ils ont été accordés par leurs signataires à Engelhardt lui-même ou que ce dernier les a découpés dans des documents divers.

    Les autographes collés pêle-mêle sur des feuillets ajoutés à la fin du recueil (f. 222-234v) forment une collection de signatures très prestigieuses. On y lit les noms des plus grands réformateurs de la première et de la deuxième génération (Ulrich Zwingli, f. 228 ; Jean Calvin, f. 229 ; Pierre Viret, f. 231v ; Sébastien Castellion, f. 232v…), ainsi que les souscriptions de grands érudits et universitaires de cette période (Marc Hopper, f. 229v ; Érasme, f. 230 ; Johannes Crato von Crafftheim, f. 230 ; Boniface Amerbach, f. 232 ; Philipp Camerarius, f. 233 ; Conrad Gessner, f. 229…).

    Les dédicaces directement apposées sur l’album d’Engelhardt s’avèrent moins spectaculaires, mais reflètent les milieux où celui-ci a vécu. Comme le souligne Léonard, près de la moitié furent recueillies à Strasbourg, dans les années 1570-1580. Il s’agit essentiellement de contributions de notables et de patriciens strasbourgeois (le conseiller Bernard Botzheim, f. 36v-37 ; le sénateur Josias Rihel, f. 130 ; l’avocat de la République Jean Nervius, f. 42v…) et, surtout, de professeurs (Jean Sturm, f. 20 ; Jean Wilvesheim, f. 72 ; Jean Pappus, f. 79 ; Théophile Goll, f. 27v…) et de pasteurs (Conrad Hubert, f. 28 ; Jean Marbach et ses fils, f. 195v-196v…). Engelhardt collecta également à Strasbourg des dédicaces de gentilshommes germaniques (Henri d’Ortenburg, f. 18 ; Jean Cyriaque de Polheim-Wartenburg, f. 19 ; Joseph de Pressing, f. 25…), de grands nobles français (Guillaume-Robert de la Marck, f. 9 ; François de Coligny d'Andelot, f. 111r ; Benjamin de Coligny d'Andelot, f. 111v…) et de dignitaires issus de diverses contrées d’Europe (les Hongrois Mathias Polijanij et Gregorius Horváth-Stansith, f. 88-88v ; l’Écossais John Menteith, f. 110v…).

    Parti poursuivre ses études à Wittenberg entre 1574 et 1576, Engelhardt y obtint des autographes de professeurs de cette illustre université (Albert Lemeiger, f. 81 ; Jean Habermann, f. 193v ; Valentin Schindler, f. 64…), de pasteurs (Jean Bugenhagen, f. 55 ; Gaspard Eberhart, f. 192…) et de patriciens (Sigismond-Louis de Polheim, f. 22 ; Jacob Lauthen, f. 97v ; Georges Tilenus, f. 167…).

    En 1576, il passa quelques semaines à Bâle, où il rencontra le jurisconsulte François Hotman (f. 43) et divers dignitaires ou intellectuels bâlois (Basile Amerbach, f. 93 ; Christian Wursteisen, f. 94r ; Simon Sulzer, f. 21v…). On le retrouve à Vienne en 1579-1590, où il côtoya des érudits et officiers de la cour impériale, tels que le poète et secrétaire Jérôme Arconati (f. 47) ou le bibliothécaire Hugo Blotius (f. 64v). L' album d'Engelhardt témoigne aussi de courts séjours dans d’autres villes, comme Francfort (f. 91, 158v, 161, 162), Emmendigen (f. 21v, 154v), Dettelbach (f. 147), Nuremberg (f. 148v), Rothenburg (f. 9v), Tübingen (f. 29v), Linz (f. 104), Prague (f. 67, 67v, 140v, 141, 181v). La Hongrie, où il voyagea régulièrement au cours des années 1580, est enfin représentée par les contributions des pasteurs Caspar Dragonus et Petrus Musaeus (f. 115v-116, 98v) et de quelques nobles locaux (f. 13v, 14v, 110v, 116v, 137v).

    Les divers souscripteurs ont accompagné leur signature de maximes, de poèmes ou de citations, généralement tirées des auteurs antiques, des théologiens ou de la Bible. Outre les armoiries de certains signataires, l’album contient deux dessins à l’encre (f. 48v, 73v). La musique est également présente sous la forme d’un Sanctus et d’une composition à trois voix (« Baldus equo vehitur – Avicena quadrigis – Solus Aristoteles – Cogitur ire pedes ») notés en 1582 par Mathieu Strohdeker, musicien de Saint-Michel de Vienne (f. 149v-150r) (cf. É. G. Léonard, « Le liber amicorum… », p. 95-96).

    Physical Description:

    Diverses écritures, majoritairement cursives. Musique notée aux f. 149v-150r.

    31 gravures, dont 4 mises en couleur (f. 124v, 159v, 160v, 162r) : essentiellement des portraits de princes, de savants ou d’artistes, quelques écus armoriés ou compositions héraldiques (f. 19r, 37r, 106v, 157r, 160r, 162r, 197r), le cénotaphe de Jean Sturm (f. 16v), Saint Christophe à la tête retournée par Albrecht Dürer (f. 22v), les allégories de la Théologie et de la Jurisprudence (f. 97r), de la Dialectique et de la Rhétorique (f. 178v), de l’Astronomie et de la Physique (f. 179r), Crucifixion signée des monogrammes de Jérôme Wierix et de Crispin van den Broeck (f. 117v).

    1 dessin à l’encre aquarellé au f. 48v (seigneur portant casque, cuirasse, cuissards, armé d’une lance et une femme portant un sac sur le dos accroché par des courroies, une poule juchée dessus ; un petit chien les accompagne).
    1 dessin à l'encre brune au f. 73v par un médecin polonais rencontré à Wittenberg (Gaspard Malinski, posant dans son cabinet de travail, une fleur à la main, 1574).

    33 écus armoriés dessinés et peints des amis de Nicolaus Engelhardt, avec souscriptions et devises : f. 2r, 6v, 11r, 11v, 12r, 12v, 13r, 36r, 49r, 51r, 52r, 52v, 53v, 54r, 64v, 65v (2 écus), 89v, 90r (2 écus), 90v, 109v, 114r, 122r, 124r, 134v, 135v, 150v, 153r, 154r, 161v, 166v, 229v. Émile-Guillaume Léonard, dans son édition de l'album, souligne le caractère énigmatique de l'écu armorié du f. 134v, chargé de trois épis de blé, accompagné d'une figure féminine et souligné de la légende "Utra est nobilior ? Sterilisne an fertilis arbos ?" (E. G. Léonard, "Le liber amicorum du Strasbourgeois Nicolas Engelhardt...", p. 95).

    Papier (avec encadrement de deux filets rouges imprimés aux f. 1-219). 236 – [XXXII] f., précédés et suivis de 2 et 5 feuillets de garde de papier (un f. non numéroté entre les f. 151 et 152 ; f. 220-221 et 224-227 blancs) ; 195 × 145 mm (justification : ca 160 × 120 mm).
    Double foliotation, ancienne à l'encre noire (de 8 à 290) et moderne à l'encre rouge (de 1 à 236) ; nombreux feuillets découpés antérieurement à la foliotation moderne.

    Reliure de peau de truie à décor noir composé d'une plaque centrale, d'encadrements de filets et de fers azurés aux angles, fin du XVIe siècle.

    Estampilles : Bibliothèque impériale (Second Empire), 1852-1870 (modèles avec la mention MSS, proches de Josserand-Bruno, 289, pl. type 36 et 37).

    Custodial History:

    Nicolas Engelhardt, originaire de Strasbourg, était apparenté au notaire Pierre Visch (f. 216), à un certain Conrad Forith (f. 144), à un Jean Hartmann (f. 146), ainsi qu’aux Rihel, célèbre famille d’imprimeurs. Étudiant en droit à Strasbourg en mars 1573, il fréquenta l’université de Wittenberg d’octobre 1574 à septembre 1576, puis celle de Bâle en novembre et décembre 1576. Il passa les deux années suivantes à Strasbourg, puis il partit pour Vienne, de 1579 à 1590, et remplit la fonction de scribe à la Bibliothèque impériale. Il fut également précepteur du baron de Landsee, Christophe Czászár Frangepan, et du comte de Blagay, Étienne Orsini. Son séjour à Vienne fut entrecoupé de voyages en Hongrie, où il accompagna ses élèves, et à Strasbourg. L’habitude qu’il avait de noter dans son album le décès de ceux dont il avait obtenu un autographe nous permet de savoir qu’il vivait encore en 1612. La plupart des contributions inscrites dans son album sont localisées à Wittenberg, à Strasbourg et à Vienne.

    Ce recueil provient de la collection de François Roger de Gaignières (1642-1715), entrée par donation à la Bibliothèque royale le 24 décembre 1716.


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