Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 1403

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • Latin 1403
Biblissima authority file
Date
  • XIVe siècle (4e quart, vers 1380).
Language
  • Latin
  • French
Title
  • Horae ad usum Mettensem ou Heures dites d'Isabeau de Bavière, reine de France.
Agent
Description
  • Contents:

    L’usage liturgique du manuscrit est celui de Metz, origine confirmée par les particularités dialectales des prières rédigées en français de l’Est.

    F. 1-12. [Calendrier de Metz]. F. 2v : (21 févr.) « S. Felix, evesques (à l’encre bleue) ». – F. 5 : (2 mai) « Translation s. Clement (à l’encre d’or) ». – F. 5v : (29 mai) « S. Mamin (sic ; à l’encre bleue) ». – F. 7 : (13 juillet) « Saincte Marguerite vierge (à l’encre bleue). – F. 7v : (15 juillet) « La devision des apostres (à l’encre d’or) ». – F. 7v : (24 juillet) « Saincte Segolene vierge (à l’encre bleue). – F. 10v : (16 octobre) « S. Gal abbeit (à l’encre bleue) ». – F. 11v : (23 nov.) « S. Clement pape (à l’encre d’or) ».

    F. 13r-v. [Prières en latin et français]. « Sires Deus tous pouxan, Peires, soies a ton ancelle propisse ». « Confession (à l’encre d’or) ». « Confiteor Deo omnipotenti …-… ut ipse pius misereatur mei. Amen ». « Misereatur mei omnipotens Deus …-… et perducat ad vitam eternam. Amen ». « Orison (à l’encre d’or) ». « Tres dous Deus de paradis, vuilliés moy graice donner …-… que je puisse bien tous vous commandemens gardeir touz lez jour que je viveray. Amen ».

    F. 15-74. [Heures de la Vierge (usage de Metz)]. « Orison (à l’encre d’or) ». « Sancta Maria piissima domina deprecare pro nobis …-… Domine exaudi orationem meam et clamor meus ad te veniat. Benedicamus Domino. Deo gratias ».

    F. 75-89. [Psaumes de la pénitence]. « Domine, ne in furore tuo arguas me neque in ira tua corripias me …-… quoniam ego servus tuus sum. Deus propitius esto michi peccatrici. Amen ».

    F. 89-98. [Litanies]. « Letanies (à l’encre d’or). F. 91v. « … s. Private ; s. Quintine ; s. Gengulphe ; s. Germolaie ; s. Petre mart. … s. Symphoriane ; s. Eutropi ». – F. 92. « s. Florentine ; s. Kyliane ; s. Dyonisi ; s. Maurisi (sic) ; omnes sancti martires ; s. Nicholae… ». – F. 92v. « s. Clemens ; s. Bernarde … s. Alberte ; s. Supplici ; s. Huberte ; s. Goerise (sic) ; s. Remigi … ». – F. 93. « … s. Arnulphe ; s. Benedicte ; s. Maximine … ». – F. 93v. « … s. Lucia ; s. Odelia ; s. Clara … ». – F. 94. « … s. Glodesyndis ; s. Serena ; s. Waldrada ; s. Concordia ; s. Appollyna ; s. Elena ; s. Magna … ».

    F. 99-152v. [Office des morts] « Dilexi quam exaudiet Dominus vocem …-… meque cum eis in eterne claritatis gaudio fac vivere, per Dominum nostrum Jhesum Christum filium tuum, qui tecum » (incomplet de la fin).

    F. 155-162v. [Heures du Saint- Esprit]. « Houre dou s. Esperit (à l’encre d’or) ». « Sancti Spiritus adsit nobis gratia …-… qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus per omnia secula seculorum. Amen. Benedicamus (B majuscule : à l’encre noire) Domino. Deo (D majuscule : à l’encre noire) gratias ».

    F. 163-176. [Prières diverses]. F. 163-165v. « Orison au S. Sacrement (à l’encre d’or) ». « Tres pouxans et misericors Deus, je voix au saicrement de ton sol Filz …-… Jhesu Cris li rois de roy qui est benois par touz les siecles des siecles. Amen ». – F. 165v-166. « Orison dou S. Esprit (à l’encre d’or) ». « Ven, creaires S. Esperis …-… te prie de vrais cuers et de fin venir nous fai a bonne fin. Amen ». – F. 166r-v. « Orison a Nostre Signou[r] (à l’encre d’or) ». « Sires Deus Jhesu Cris, filz de Deu …-… qui vit et regne par toz lez siecles des siecles. Amen ». – F. 167r-v. « Orison (à l’encre d’or) ». « Sire Deus Jhesu Crit, je vous rant graces et merci qui es volus estre repurgiet …-… lou bom laron, qui vit et regne par tout le siecle de siecles. Amen ». – F. 167v. « Orison au Sacrement (à l’encre d’or) ». « Tres precious Sacremens …-… de plaire et bonne volentei san muanse de faire vostre benoit plaisir. Amen ». – F. 167v-168. « Orison (à l’encre d’or) ». « Tres dous Deus …-… et me vulliés douneir graice d’amandeir ma vie ». – F. 168-169. « Une bonne orison (à l’encre d’or) ». « Douce dame, vierge, royne, vulliés avoir pitiet de ma mort dolerouse …-.. me vulle meneir a sauvement. Amen ». – F. 169r-v. « Orison (à l’encre d’or) ». « Meire Deus, an qu’il i ay mafiance a l’oure de la mort …-… m’octroisse et pardon et merci. Amen ». – F. 171-173. « Orison (à l’encre d’or). « E tres haulte et tres noble dame, entiers de cuers et de corps …-… me vullet ottroier li Peire et lou Filz et lou Saint Esperit. Amen ». – F. 173r-v. « Orison (à l’encre d’or) ». « E tres biaulz et tres glorious et tres poissant et tres nobles roy …-… de vostre tres grant bonteit, graice et misericorde. Amen ». – F. 173-174v. « Orison a nostre Dame (à l’encre d’or) ». « E tres haulte et excellant, noble et digne royne qui estes dame de tous …-… vostre tres grant graice, bonteit et misericorde. Amen ». – F. 174v-175v. « Orison (à l’encre d’or) ». « E tres biaulz sire, vertuous et tres reverant …-… et faire avoir lour graice, se il vous plait, de vostre tres grant bonteit. Amen ». – F. 175v-176v. « Initium sancti Evangelii s. Johannis (à l’encre d’or) ». « In principio erat verbum …-… a patre plenum gratie et veritatis. Deo gratias. Per evangelica dicta deleantur nostra peccata. Amen ». – F. 176v. « Jaspar fert mirram, thus Melchior, Balthazar aurum …-… A quo nos protegat ille qu sine fine vivit et regnas (sic). Amen ». « Orison (à l’encre d’or) ». « Deus Abraham, Deus Ysac …-… cherubin et seraphin soient avec nous ». « Les hault nom (à l’encre d’or) ». « Jhesu, Jehan, Marie, Jhesu, Hely, Heloy ».

    Physical Description:

    Metz.
    Écriture gothique.

    Décoration :

    Outre les particularités dialectales et les mentions des saints honorés à Metz dans le calendrier, la décoration du manuscrit permet de le rattacher à la production messine : le style de l’enlumineur, partiellement redevable aux artistes parisiens du troisième quart du siècle, se retrouve dans plusieurs autres manuscrits originaires de Metz : un recueil de traités d’édification avec calendrier messin (BnF, ms. Français 9558) et le Livre d’heures de Linköping, étudié par C. Nordenfalk. L’artiste aurait aussi travaillé pour l’archevêque de Trêves, Kuno de Falkenstein, dont il a enluminé plusieurs manuscrits : un Évangéliaire de 1380, une Chronique universelle de Rudolf von Ems datée de1383 (Stuttgart, Landesbibliothek, Bibl. fol. 5) et un exemplaire du poème de Thomasin von Zerclaere (New York, Pierpont Morgan Library, ms. Glazier 54) : voir Fastes du gothique1981, p. 352, cat. 307.

    Calendrier : 24 peinture de petit format (25/35 x 20/30 mm) sur fond d’or mettant en scène les mois et leurs attributs (f. 1-12v). – Heures : 10 peintures sur fond or, losangé ou quadrillé, unicolore rehaussé de palmettes ou de rinceaux d’or, occupant une demi-page (45/50 x 50/55 mm). Elles sont doublées, chacune, d’une initiale historiée, cette dernière reproduisant le sujet qui figure habituellement en tête de chacune des Heures.
    Décoration secondaire :
    Luxueux encadrements des pages avec peintures de baguettes à rinceaux de vignettes or, ornés d’anges (ff. 15, 99), de chimères (ff. 40, 56), de dragons, d’oiseaux (paon : ff. 27v, 47, 56 ; cygne et ses petits : f. 61), d’animaux (lapin : f. 40, 69 ; cerf : f. 51v ; chien : f. 61), de personnages (faucheur : f. 99).
    Au début de chaque page du calendrier, des psaumes et des oraisons : initiales (3 lignes) ornées de vignettes, sur fond or.
    Lettres champies (1 ligne) à l’intérieur du texte et au début des invocations des saints des litanies.Bouts de ligne sur fond or.
    Toutes les enluminures de ce manuscrit ont été décrites et indexées dans la base Mandragore
    Parchemin ;176 ff. à longues lignes, précédés de deux gardes de parchemin, suivis de trois gardes de parchemin ; 125 x 90 mm (justification : 75 x 50 mm).

    24 cahiers : 112 (ff. 1-12), 22 (ff. 13-14) ; 38 (ff. 15-22), 48 (ff. 23-30), 58 (ff. 31-38), 68 (ff. 39-48), 78 (ff. 49-54), 88 (ff. 55-62), 98 (ff. 63-70), 104 (ff. 71-74), 118 (ff. 75-82), 128 (ff. 83-90), 138 (ff. 91-98), 148 (ff. 99-106), 158 (ff. 107-114), 168 (ff. 115-122), 178 (ff. 123-130), 188 (ff 131-138), 198 (ff. 139-146), 208 (ff. 147-154), 218 (ff. 155-162), 224 (ff. 163-166), 234 (ff. 167-170), 246 (ff. 171-176).

    Réclames apparentes à la fin des cahiers 3-17. Signatures de feuillets parfois apparentes. FF. 14r-v (fin du Confiteor-début des Heures de la Vierge), 153-154 (fin de l’Office des morts-début des Heures du Saint-Esprit) blancs.
    Texte écrit à l’encre brune ; rubriques à l’encre d’or. Calendrier à l’encre or et bleue.
    Indication des mois dans le coin supérieur droit de chaque feuillet du calendrier.
    À l’intérieur du plat inférieur : « 12 l. ».

    Réglure à l’encre rouge
    Reliure: la reliure est une des plus anciennes reliures brodées. La tapisserie peut être datée du début du XIVe s. Il est impossible, en revanche, de déterminer à quelle date la reliure fut réalisée. Toile sur ais. Broderie de soie en relief sur rembourrage de cartons : semé de fleurs à cinq pétales, brodées en soie écrue, vraisemblablement des églantines, dont les feuilles et les tiges dessinant de fines arabesques sont travaillées au point de Boulogne. Traces de fermoirs. Tranches dorées, avec décor de rinceaux, peint et légèrement ciselé, dont le style est proche de l’un des encadrements du manuscrit (f. 15) : voir Paris 1400 2004, p. 207, cat. 119, et Livres en broderies 1995, p. 49-50, cat. 4.
    Reliure restaurée en 2019 : rattachement du bloc texte à la reliure, retrait du rondage au dos, stabilisation de la couvrure textile (couture des fils détachés par de l'organza de soie et recollage de la broderie pourpre) (dossier BnF-ADM-2018-133174-01).

    Aux f. 1 et 176v : estampille de la « Bibliothecae regiae » (XVIIIe s.) correspondant au modèle Josserand, type C, pl. XXIII, fig. 7 .

    Custodial History:

    Se référant aux deux inscriptions du verso du plat supérieur, dont l’une signée de l’érudit Jean Ballesdens, Vallet de Viriville a identifié l’ouvrage comme ayant appartenu à la reine Isabeau de Bavière: « Hic liber creditur fuisse illustrissime Elisabethe Bavare Caroli sexti regis Francie uxori », et « Le lieu d’où je l’ay eu justifie qu’il a esté a ceste bonne reyne et qu’elle ne s’en est pas beaucoup servi. Ballesdens » (écriture du XVIIe s.) : voir Vallet de Viriville1858, p. 663-687, 826-835.
    Pour l’auteur, la fleur brodée sur la soie de la couverture serait la fleur de mouron, emblème de la reine, qui possédait deux autres livres d’heures ainsi recouverts : les comptes de l’Argenterie mentionnent, en 1398, le paiement de 12 livres à Huguenin Arrode, brodeur de la reine, pour avoir brodé cent quarante tiges de mouron sur une chemise de velours noir destinée aux Heures d’Isabeau de Bavière (Arch. nat., KK 41, f. 219v, cité dans Les livres de broderie…, cat. 4). Le même Arrode avait brodé en 1388 un livre d’Heures aux armes de la reine, brodé de perles (Arch. nat. KK 19, f. 70v ; cité ibid.).
    Si le manuscrit était bien destiné à une femme, comme en témoignent les formules rédigées au féminin dans le « Confiteor » et la prière « O intermerata » (f. 171), ainsi que le cycle iconographique de l’Office de la Vierge semblable à celui des Heures de Jeanne d’Evreux, rien, cependant, ne permet de vérifier cette hypothèse. Pour les différents auteurs, la dame représentée auprès de la Vierge dans la peinture du f. 15 ne porte aucun attribut royal et rien n’indique qu’il s’agit d’une reine de France. Par ailleurs, la couverture semble plutôt être brodée de fleurs d’églantine que de mouron :voir Fastes du gothique1981, p. 352, cat. 307, et Paris 1400 2004, p. 207, cat. 119.
    Le manuscrit n’a pu être identifié parmi les Livres d’heures répertoriés dans les inventaires de la Librairie du Louvre entre 1411 et 1424 : inv. de 1411 (Bnf, ms. Français 2700, inv. C et D) ; inv. de 1413 (BnF, ms. Français 9430, inv. E); prisée de 1424 (Bibl. Mazarine, ms. 2030, inv. F).

    Comme l’indique la mention inscrite au verso du plat supérieur évoquée ci-dessus, le manuscrit faisait partie, au XVIIe siècle de la bibliothèque de Jean Ballesdens (1595-1675), avocat au Parlement de Paris, secrétaire du chancelier Séguier et bibliophile. Il passa à une date indéterminée dans les collections de Jean-Baptiste Colbert, ainsi que l’atteste la cote figurant au f. 1 : cf. Catalogus codicum Colbertinorum, BnF, NAL 1196, f. 320. En 1732, le volume entra avec une partie des manuscrits de Colbert à la Bibliothèque royale.

    Cotes inscrites au f. 1 : « Cod. Colbertinus 6575 », « Regius 46353 ».


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