Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, NAL 2246

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • NAL 2246
Biblissima authority file
Date
  • vers 1100
  • XIIe-XIIIe siècles (additions ff. 198-217, 222-225, 228-240 et passim)
Language
  • Latin
Title
  • Lectionarium officii ad usum Sancti Petri Cluniacensis , dit Lectionnaire de Cluny .
Agent
Description
  • Contents:

    Ce manuscrit est un lectionnaire de l’office. Il contient les lectures extraites de textes bibliques, patristiques et hagiographiques qui doivent être prononcées à l’office au cours de l’année liturgique, depuis la fin du mois de février jusqu’à la seconde semaine de novembre. Il prend pour modèle un autre lectionnaire clunisien datant du début du XIe siècle (BnF NAL 2390), à l’époque de l’abbé Odilon, bien qu’il s’en éloigne par endroits (cf. R. Etaix, « Le lectionnaire de l'office à Cluny », Recherches augustiniennes 11 (1976), p. 92-159). Il est par ailleurs incomplet : il devait y avoir un second volume, non conservé aujourd’hui, pour les périodes de l’Avent, de Noël, ainsi que pour le sanctoral de janvier et février.
    L'inventaire des textes contenus dans le ms. a été fait par L. Delisle, Fonds de Cluny , n°15 et R. Etaix, « Le lectionnaire de l'office à Cluny », p. 157-158.
    Par endroits, le manuscrit a été complété dans le cours du XIIe siècle puis au début du XIIIe siècle. Certaines parties ont été refaites, comme au f. 29 où la partie inférieure du feuillet a été découpée et la lacune comblée avec un autre morceau de feuillet contenant du texte dont l’écriture est du XIIIe siècle, voir aussi les feuillets 102, 170 (réparation), 175 ; ailleurs, des feuillets entiers ont été ajoutés, comme aux ff. 198-217, 222-225, 228-240. Les feuillets 222-225v en particulier renferment l’office de la Transfiguration introduit à Cluny par Pierre le Vénérable, dans lesquels figurent des extraits d’un de ses sermons ; ils ont probablement été ajoutés vers le milieu du XIIe siècle, voire peu après la mort de Pierre le Vénérable en 1156 (cf. R. Etaix, supra). On trouve également des passages grattés et réécrits (cf. ff. 63, 95v, 111).
    Nombreuses lacunes: ff. manquants, déchirés ou endommagés par endroits.
    Au f. 189v, on lit le nom « Rabertus » et au f. 194v « Rambertus » (XVe s.?).

    Physical Description:

    France (Saint-Pierre-de-Cluny)
    Minuscule caroline de gros module ; une seule main ; écriture sur deux colonnes ; 37 lignes d'écriture (sauf quelques exceptions). La main qui a copié la partie originale de ce manuscrit a été identifiée avec celle de la première partie du ms. BnF latin 17742, un martyrologe exécuté entre 1087-1095, et avec celle d'une charte de Cluny datée de 1097 (cf. Mss. datés, IV, p. 235).
    Décoration homogène, sans doute l'oeuvre d'un seul artiste, peut-être secondé par un assistant. Six miniatures (f. 6 : Annonciation ; f. 42v : Crucifixion ; f. 70v : saint Marc ; f. 79v : Apparition au Cénacle, Pentecôte ; f. 113v : saint Pierre en prison réveillé par l'ange ; f. 122v : Dormition de la Vierge) en tête des principales fêtes ; 110 initiales ornées de rinceaux, pommettes et trèfles ; très nombreuses initiales rubriquées, certaines pommetées, au champ parfois peint. Le ms. a été fortement mutilé : plusieurs miniatures ont été découpées (ff. 40v, 45, 47v et 64v), celle de saint Pierre en prison, au f. 113v, l'a été à moitié. Une septième miniature représentant l'Ascension et figurant à l'origine au f. 64v a été récemment retrouvée et acquise par le Musée de Cluny (Inv. n° Cl.23757).
    Les miniatures sont peintes au moyen de couleurs variées (violet, rose, rouge orangé, orange, brun, vert, bleu, blanc; souvent, cette dernière teinte sert à éclaircir les autres ou modeler le relief des formes) et rehaussées ponctuellement d'or et d'argent (encadrements, détails significatifs comme les auréoles...); la couche picturale de certaines miniatures, en particulier celles des ff. 6 et 122v, est fortement dégradée. Les initiales, quant à elles, sont tracées à l'aide d'or, d'argent et de rouge orangé, le plus souvent sur un fond polychrome pourpre, vert et/ou bleu bordé de rouge orangé.
    Deux courants stylistiques très différents ont influencé le peintre du lectionnaire: l'art italo-byzantin pour les miniatures (cf. draperies aux plis cloisonnés, rehauts de blanc et de rouge sur les visages, traitement anatomique du torse nu du Christ f. 42v...), l'art ottonien pour les encadrements à double ou triple bordure, les fonds pourprés et les initiales à rinceaux, pommettes et trèfles. Le style du décor peut être mis en relation avec celui d'autres manuscrits produits à Cluny à la même époque, en particulier l'Ildefonse de Parme, dont les deux dernières peintures sont l'oeuvre d'un maître influencé par l'art byzantin, le Maître du Colophon (Parme, Biblioteca Palatina, ms. 1650, f. 102r-v), et le fragment de la Bible disparue de Pons de Melgueil (Cleveland, The Cleveland Museum of Art, inv. n° 68.190). On relève également de nombreux parallèles entre les miniatures du lectionnaire et les fresques de Berzé-la-Ville exécutées vers 1115-1120, dont la technique picturale "à la grecque" - couleurs posées à sec sur une assiette fragile composée d'eau et de gomme, de blanc d'oeuf ou de vermillon et de céruse - est très proche de celles-ci, tout comme le traitement stylistique des figures (modelé et carnation des visages, ombres, chevelures, draperies aux plis cloisonnés...).

    Parchemin, 262 ff., 440 x 320 mm (just. 330 x 230 mm).
    Cahiers : 36 cahiers, dont plusieurs sont incomplets ou irréguliers: 5 cahiers de 8 ff. (1-40), 1 cahier de 7 ff. (41-47, 1er f. manquant), 5 cahiers de 8 ff. (48-87), 1 cahier de 6 ff. (88-93, 1 f. manquant entre f. 89 et 90 et 1 autre à la fin, entre ff. 93 et 94), 1 cahier de 8 ff. (94-101), 1 cahier de 10 ff. (103-111 + f. 102, solidaire du f. 111 et monté par erreur entre les ff. 108 et 109; les ff. 109-110 ont été insérés à l'intérieur de ce cahier, ils formaient à l'origine deux bifeuillets, mais les deux premiers ff. manquent), 3 cahiers de 8 ff. (112-135), 1 cahier de 6 ff. (136-141, bifeuillet intérieur manquant), 9 cahiers de 8 ff. (142-213), 4 cahiers de 4 ff. (214-229), 1 cahier de 8 ff. (230-237), 1 cahier de 3 ff. (238-240, 1er f. manquant), 2 cahiers de 8 ff. (241-256), 1 cahier de 6 ff. (257-262, 2 derniers ff. manquants).
    Trace de signature dans la marge inférieure du f. 213v (partie ajoutée): ".II.".
    Réclames plus tardives.
    Marques alphanumériques d'assemblage des cahiers plus tardives dans le coin supérieur droit des quatre premiers feuillets de chaque cahier.
    Réglure à la pointe sèche.
    Reliure de cuir moucheté refaite à l'imitation des anciennes reliures de Cluny.
    Estampilles bleue de la Bibliothèque publique de Cluny (XIXe s.) et rouge de la Bibliothèque nationale en usage à partir de 1870, identique à Josserand-Bruno n°39, avec la mention "Manuscrits".

    Custodial History:

    Ce manuscrit a été copié à l'usage de l'abbaye Saint-Pierre de Cluny. Les additions du XIIe et du XIIIe siècle (cf. infra) prouvent que ce volume était encore en usage à Cluny au moins jusqu’à cette dernière date. Le manuscrit est resté dans l’abbaye jusqu’à la Révolution. Il porte la cote C3 dans le catalogue dressé par le mauriste Dom Anselme Le Michel en 1645 (éd. L. Delisle, Inventaire des manuscrits de la bibliothèque nationale. Fonds de Cluny, Paris, 1884, p. 92). En 1798, avec la vente de l’abbaye, les manuscrits demeurent sur place, dans les bâtiments alors transformés en école centrale, et leur garde est confiée au bibliothécaire de l’Ecole centrale d’Autun nommé Bauzon qui en dresse un catalogue en l’an IX (copie dans BnF NAL 1521), dans lequel figure le lectionnaire sous le n°95. Par la suite, avec la suppression des écoles centrales en 1802, le fonds de la bibliothèque de l’école est attribué à la commune de Cluny qui le dépose dans la bibliothèque publique nouvellement créée, où le lectionnaire a reçu la cote "Cluni, 12" et l’estampille bleue de la bibliothèque sur le premier feuillet. Durant cette période mouvementée, le fonds de manuscrits fait l’objet de nombreuses dilapidations. En 1881, après de nombreuses transactions et moyennant une indemnité de 20 000 francs, la ville de Cluny finit par céder à la Bibliothèque nationale ce qui subsiste du fonds de Cluny, 97 manuscrits sur les 570 que possédait l’abbaye au temps de Hugues de Semur. Léopold Delisle qui était alors administrateur général de la Bibliothèque nationale et qui joua un rôle déterminant dans la transaction avec Cluny dresse un catalogue du fonds publié en 1884 sous le titre Inventaire des manuscrits de la bibliothèque nationale. Fonds de Cluny . Le lectionnaire qui en faisait partie (décrit sous le n°15, p. 20-31) a ensuite été classé avec les autres manuscrits de Cluny dans le fonds des Nouvelles acquisitions latines où il porte la cote 2246.


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