Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Supplément persan 552
- Source
- Gallica (Bibliothèque nationale de France)
- Library
- Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
- Shelfmark
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- Supplément persan 552
- Biblissima authority file
- Date
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- [ca. dernières années du XVème siècle].
- Language
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- Persian
- Title
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- Fatiḥa al-šabāb ou Dīvan-i avval. 'Abd al-Raḥmān Ğāmī.
- Agent
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- Role
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- Author
- Original form
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- Abd al-Raḥmān Ğāmī.
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- Role
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- Illuminator
- Original form
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- ‛Abd al-Laṭīf
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- Description
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Contents:
Premier Dīvān de ‛Abd al-Raḥmān Ğāmī. Cf. Persan 225.
Copie contenant cinq pièces liminaires [n° 37- 4é de l’éd. d’Afsahzod, Moscou, 1978], puis 948 ġazal rangés dans l’ordre alphabétique de leurs rimes, dont 19 ont été effacés ou recouverts [à savoir les n° 85-6, 110, 176, 284, 327-8, 371, 490, 581-2, 630, 701, 848, 896, 888, 937 et 979-80 d’Afsahzod]. Ils sont suivis des murabba‛āt, de 37 muqaṭṭa‛āt [n° 1- 16, 18, 21- 26, 29- 30, 32- 43 d’Afsahzod], de 117 rubā‛iyyāt (f. 216v- 226v) [n° 1- 15, 17- 79, 81-6, 88, 92- 118, 121, 123-4, 127 et 129] et mu‛ammiyyāt.
Incipit f. 1v, cf. Persan 225.
Explicit f. 226v, cf. Supplément persan 548.Le ms. a reçu vers 1520-30, très probablement à Istanbul, quinze peintures. Non signées, elles ont été réalisées en recouvrant certains ġazal qui ont été ainsi rendus complètement illisibles. Ces peintures ne sont pas signées [voir E. Blochet, Revue des Bibliothèques, 1898, p. 320- 321 ; leur style serait à rapprocher de celui d’autres peintures achevées avant 1530 à Istanbul, cf. Supplément turc 993, le ms. n° 86 de la vente Sotheby’s, Londres, du 23 avril 1997, ou Or. 13948 de la British Library – une prise de guerre en Iran de 1517 illustrée à Istanbul- . Voir aussi les ms. Mixt. 399 ou A.F. 92 de la bibliothèque de Vienne, étudiés par D. Duda, Islamische Handschriften. I. Persische Handschriften, Vienne, 1983, p. 30- 33 et Pl. 333 et 337 ; ou encore, pour le style, le Salīm-nāma des environs de 1525 H.1597-8 du Musée de Tokapı, cf. J.M. Rogers- R.M. Ward, Süleyman the Magnificent, n° 41, p. 104, etc.]. Chacune des peintures illustre un vers d’un ġazal :
1).- F. 22v (88 x 147 mm) « Un prince [Sulṭān Ḥusayn Bayqarā] reçoit deux lettrés [dont Ğāmī qui lui offre son livre] en présence de musiciens » (ġazal n° 84 d’Afsahzod).
2).- F. 28 (106 x 114) « Les deux pigeons à la Ka‛ba : des personnages en prière sont épiés par d’autres derrière un muret » (ġazal n° 109).
3).- F. 42v (100 x 101) « Le jeune homme beau comme un cyprès est apparu à la terrasse » (ġazal n° 175).
4).- F. 66v (91 x 94) « Mağnūn est devant la tente de Laylà et une servante s’approche de lui » (ġazal n° 285).
5).- F. 76 (117 x 146) « Le roi fait étape à la fête donnée par le mendiant ; son écuyer garde sa monture devant la porte » (ġazal n° 326).
6).- F. 85v (119 x 124) « Un chasseur attaqué par un lion tandis que les autres chasseurs tentent de décocher des flèches » (ġazal n° 370: « ne tire pas la première flèche sur ma poitine blessée »).
7).- F. 102v (84 x 90) « Le poète [Ğāmī] étreint le jeune homme qui a apporté la lettre » (ġazal n° 489).
8).- F. 122v (94 x 149) « Un prince et d’autres personnages écoutent Ğāmī lire un poème au cours d’un festin » (ġazal n° 580).
9).- F. 133v (80 x 99) « Le poète Ğāmī s’entretient avec un jeune homme dans la salle du palais » (ġazal n° 629).
10).- F. 149v (96 x 108) « Le vin est partout déclaré interdit, mais si c’est ta main qui le sert...Ğāmī prend la coupe tendue par cet échanson » (ġazal n° 702).
11).- F. 181 (107 x 117) « Ğāmī se compare à Mağnūn : celui-ci est représenté dans le désert, au pied d’un palmier, entouré de bêtes, et il répond aux questions d’un visiteur » (ġazal n° 894).
12).- F. 185v (105 x 138) « Ğāmī lit son poème à un jeune homme au cours d’une fête dans un jardin » (ġazal n° 869).
13).- F. 191 (91 x 100) « Le son de la harpe et de la flûte – accompagné de celui du tambour de basque d’un troisième musicien – accompagne les vers que Ğāmī lit à un jeune homme qui boit du vin » (ġazal n° 888).
14).- F. 198v (114 x 167) « Yūsuf (Joseph) est vendu en Egypte ; ‛Azīz l’achète et le conduit auprès du roi tandis que Zulayhā contemple la scène depuis sa fenêtre » (ġazal n° 938).
15).- F. 206v (116 x 119) « Ğāmī, qui vient d’entrer dans la cour d’un palais, est interrogé par le jeune prince qui lui demande qui il est et ce qu’il recherche » (ġazal n° 978).On lit deux bayt en turc au v° de la 3ème garde, dont une partie est déchirée. En marge du f. 56v, le texte d’un ġazal incomplet a été complété.
On lit au f. 156, sur un timbre circulaire, les noms des douze imām des chiites jusqu’à Muḥ. Mahdī al-Qā’im, celui de Fāṭima et peut-être la date de 907H.(/1501-2). Au f. 172v, un autre timbre, rectangulaire, est au nom de Mīr Muḥammad, avec la devise kamīna Mīr Muḥ. ġulām-i Šāh-i valāyat est probablement celui d’un serviteur des Ṣafavides. Au f. 168v un timbre circulaire (al-‛abd [...]) est en partie effacé. Le ms. aurait ainsi été rapporté de Perse par des Ottomans en 1514 ou peu après. Au f. 143v, on trouve – répété deux fois – un timbre circulaire [de forme voisine de celui de Selīm Ier qui est visible sur Persan 357, etc.] qui porte la devise tavakkulnà ‛alà Hāliqī et le nom de Muṣṭafà [qui est peut-être le grand vizir ottoman en charge en 923-26H./1517-20]. Il a ensuite appartenu au sultan Salīm II b. Sulaymān (974H./1566 – 982H./1574) et porte son timbre muni de la tuġrā aux f. 1 et 226 [cf. S. Umur, Osmanlı Padişah Tuğraları, Istanbul, 1980, p. 169, et cf. Persan 304]. A la 3ème garde une inscription dit que le ms. était dans le trésor impérial (hizāna-i ‛āmira) des Ottomans ; un paraphe au nom de Muḥammad figure à la même garde.Physical Description:
Copie anonyme et non datée. A l’exception du f. 144 [refait vers 1520-30 en Turquie], écriture persane Nasta‛līq de 18 lignes à la page, copiées sur deux colonnes ; titres en Nashī bleu, blanc, jaune, doré ou – parfois – brun ; réclames ; surface écrite 95 x 175 mm. Ms. de 170 x 250. Réglure au mistara. On trouve des encadrements [probablement antérieurs à la transformation du ms., mais complétés vers 1520-30] constitués d’un filet bleu et d’une bande dorée aux f. 1v- 2, puis d’un filet vert clair, d’un trait noir, d’une bande vert foncé [dorée là où se trouvent des peintures] et d’un filet bleu ; une bande verte (ou dorée) délimite les colonnes du texte. Au f. 1v figure un sarlawḥ de frontispice enluminé (50 x 91 mm ; rectangle avec encadrement de bande verte à petites croix, de tresse dorée, de bandes bleue et dorée et renfermanr sur un fond bleu à arabesque florale un cartouche doré avec des volutes bleues et l’inscription Allāh al-kāfī en « coufique » blanc).Papier oriental vergé coloré en saumon. Les vergeures (20 occupent 32 à 33 mm) sont parallèles à la couture. Toutefois le f. 144 est de papier européen coloré en jaune (filigrane à tête de bœuf comparable aux types n° 15367-80 de Briquet), comme deux des gardes de tête, tandis que les deux gardes de queue, jaunes elles aussi, sont d’un autre papier européen (filigrane à monts, cf. Briquet n° 11912). 226 feuillets. Le volume est formé de quaternions (f. 1- 88, 91- 98, 104- 175, 182- 220), de bifolios (f. 89- 90, 221- 222), de ternions (f. 98- 103, 176- 181) et d’un binion (f. 223-6).Reliure ottomane [datable de 1520-30] dont les plats ont un champ doré à décor de volutes végétales terminées par des grotesques [têtes humaines et animales portées par l’arbre wāq-wāq, motif que l’on retrouve, un peu différent sur la reliure du Dīvān de Ğāmī Supplément persan 2050.A de la BnF], comportant un triple motif central en mandorle polylobée dans lequel s’inscrivent deux autres mandorles – au centre desquelles est peint un canard doré sur fond noir – [comparer ce motif central au décor de la reliure laquée n° 20074 du Musée des Arts décoratifs de Paris, ainsi qu’à la reliure publiée par J.M. Rogers et R.M. Ward, Süleyman the Magnificent, Londres, 1988, n° 24a, p. 81] , des écoinçons à fleurs et nuages dorés sur fond noir, à l’instar de la large bande d’encadrement du pourtour des plats [ la reliure à fond noir du Hamsa n° 618-1886 du Victoria and Albert Museum, elle aussi fort comparable est sans doute l’œuvre de l’enlumineur du ms., ‛Abd al-Laṭīf ; cet artiste a pu aussi dessiner la reliure du ms. 552]. Les contreplats, laqués également, ont un décor à fond rouge avec une mandorle centrale dorée polylobée, ornée d’arabesque et terminée par des fleurons.Custodial History:
Envoyé vers 1655 d’Istanbul à Henri-Auguste Loménie de Brienne, ce ms. porte à sa 3ème garde une notice de la main de Denis de La Haye Ventelet : « n°87. Ce livre est persien. Histoires amoureuses en vers avec enlumineures. Ce livre est d’un autheur nommé Jami et proprement ce sont hystoires amoureuses divines et humaines ». Après la mort de Loménie de Brienne (1666), il est passé dans la bibliothèque du chancelier Pierre Séguier. Puis, après son décès (1672), il fut retrouvé dans une caisse (comme Supplément persan 211, etc.) et inventorié par M. Thévenot et C. Hardy ; on lit au verso de la 2ème garde de queue « Livre persan intitulé Diovano l-Gami contenant plusieurs contes et relations amoureuses, cotté G » de la main de Hardy et il aurait été alors prisé 60 livres [ou même 100 livres selon Latin 11878, f. 129v]. La cote a été corrigée en « E.50 » (ibidem) pour suivre le système de cotation de Séguier de 1657.
Après avoir appartenu à Mgr. Henri-Charles du Cambout de Coislin, évêque de Metz, le ms. a été légué par lui en 1731 (cf. étiquette du contreplat) à l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés et est entré à la B.N. en 1796 à la faveur des confiscations révolutionnaires. [Anc. cote St.-Germain, N.451].
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