Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Grec 2685

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Source
Gallica (Bibliothèque nationale de France)
Library
Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
Shelfmark
  • Grec 2685
Biblissima authority file
Date
  • Environ 1463
Language
  • Greek
Title
  • Homère,Iliade
Agent
Description
  • Contents:

    (ff. 1r-464r) Homère, liade : [titre] Ἰλιάδος ἄλφα Ὁμήρου ῥαψωδίας, Ἄλφα λιτὰς Χρύσου, λοιμὸν στρατοῦ, ἔχθος ἀνάκτων ; tous les chants comportent un titre sur ce modèle où la lettre de chaque chant est écrite en toutes lettres. Les chants suivants commencent dans l’ordre aux ff. 19r, 45r, 58v, 74v, 101v, 117r, 131v, 148r, 169r, 186r, 211r, 225r, 249v, 264r, 287r, 312v, 335r, 354r, 366r, 381r, 399r, 414v, 441r. Chaque chant commence par un vers tiré d’une épigramme de Stéphane de Byzance (Anthologie grecque IX, 385). Cette épigramme est composée de 24 vers qui tous commencent par une lettre de l’alphabet grec. Le copiste a donc placé sous le titre de chaque chant, qui rappelle la lettre qui le symbolise, le vers de Stéphane de Byzance correspondant.

    Physical Description:


    345×235 mm
    [I-VI]+1-470

    ECRITURE :
    Ce manuscrit a été copié par Jean Dokeianos (RGK, II 214). Selon J. Raby, le copiste du Paris. gr. 2685 est également responsable du manuscrit grec 26 du palais de Topkapi qui contient le Lexique d’Eudemos et qui a été copié autour de 1480 (planche 39 dans Raby). L’écriture de ce copiste, qui n’utilise pas d’abréviations, est plutôt ronde. Les ξ et ε penchent nettement vers la gauche, les θ sont ouverts dans leur partie inférieure gauche et les ligatures ε/π donnent souvent lieu à un ε démesuré au-dessus de la ligne.
    Aucune scholie ou annotation n’entoure le texte. On repère quelques grattages qui sont de la main de Dokeianos, comme le prouvent par endroits les corrections qu’il apporte par-dessus.Marge externe : 80 mm. Marge interne : 25 mm. Marge supérieure : 63 mm. Marge inférieure : 55 mm. 17 vers par page. Les ff. 465-470, qui sont en réalité des folios de garde postérieure, sont blancs.

    DECORATION :
    Tous les titres de chant son rubriqués et suivis d’une initiale ornée, également rubriquée.

    MATIERE :
    Le papier utilisé dans le manuscrit présente trois marques : un aigle, des armoiries ornées d’un lion et une couronne. L’aigle est identique au numéro 202 de Briquet, attesté en 1472 à Florence (cf la planche 21A de Raby). Cette marque se rencontre dans les folios de garde antérieure [I-VI] et dans les ff. 465-470 qui correspondent à six folios de garde postérieure. Le filigrane à la couronne (cf la planche 21C de Raby) est majoritaire dans ce manuscrit. On le rencontre dans les ff. 1-211, 216-217, 222, 242, 247, 259-262, 264-464. Cette couronne se retrouve dans un autre manuscrit issu du scriptorium de Mehmed II, le manuscrit grec 16 du palais de Topkapi. J. Raby n’avait pas, à l’époque de la publication de son article, trouvé d’équivalent de ce filigrane dans les répertoires spécialisés. A présent on peut le rapprocher du filigrane numéro 51323 dans le répertoire en ligne de Piccard, qui représente également une couronne sous laquelle se trouve la lettre S et qui est attesté en 1465 à Gênes. Le filigrane du Paris. gr. 2685 est néanmoins un peu plus grand (45×30 mm) que celui présenté par Piccard (36×25 mm) et présente en outre trois perles sur le rebord de la couronne. Enfin la troisième marque, des armoiries ornées d’un lion, apparaît aux ff. 212-215, 218-221, 223-241, 243-246, 248-258, 263-264. Ce dernier filigrane est nettement moins marqué que les deux premiers et son observation est difficile (cf la planche 21B de Raby). Il peut être rapproché de Briquet 1928 (attesté à Palerme en 1466-1469) sans être pour autant identique : la marque du manuscrit parisien est plus grande (84 mm de hauteur) et le fil de chaîne passe entre les deux pattes de l’animal.
    Le papier est la plupart du temps brillant et lustré (préparé alla turchesca ). Toutes les feuilles de papier ne sont cependant pas préparées de la même façon : le papier de certains cahiers n’est pas lustré.

    FOLIOTATION :
    Foliotation à l’encre noire dans l’angle supérieur externe.

    CAHIERS :
    1×6 ([VI]) + 10×8 (80) + 1×10 (90) + 7×8 (146) + 1×7 (8-1) (153) + 8×8 (217) + 1×7 (8-1) (224) + 30×8 (464) + 1×6 ([VI]) (470)
    Le corps du manuscrit est composé de 57 quaternions et d’un quinion. Les dix-neuvième et vingt-huitième cahiers sont des quaternions amputés respectivement de leur septième et troisième folio, sans que cela occasionne de perte de texte. Le talon est encore visible. Le premier et le dernier cahier, des ternions, sont en réalité des folios de garde.
    Le fil de couture est presque toujours visible au centre des cahiers.

    SIGNATURES :
    Tous les cahiers, à l’exception du premier, sont signés d’une lettre grecque dans la marge inférieure interne, de la main du copiste.

    PIQÛRES :
    Absence de piqûres.

    REGLURE :
    La réglure, très légère, a vraisemblablement été faite grâce à la méthode orientale du mistara, c’est-à-dire de la planche à régler. Elle semble être du type Leroy-Sautel 00D1.

    RELIURE :
    Reliure ottomane avec mikleb attaché au plat inférieur. Couvrure de maroquin brun (le dos et les angles du rabat ont été restaurés). Les plats sont décorés de filets aux angles desquels se trouvent quatre écoinçons. Au centre des filets se trouve un médaillon ovale contenant des entrelacs. La partie du rabat qui couvre la gouttière est ornée de deux compartiments qui ont en leur centre un petit médaillon losangique formé d’entrelacs (voir la planche 16 de Raby). La partie interne du rabat et le dos des plats sont ornés de fines chaînes qui forment un nœud au centre de l’espace ainsi décoré.

    ESTAMPILLES :
    Estampille utilisée par la Bibliothèque royale au XVII e siècle (modèle Josserand-Bruno n°1) aux ff. 1r et 464v. Au f. 1r estampille de la bibliothèque du sérail de Constantinople (voir historique).

    Custodial History:

    Ce manuscrit est une production du scriptorium du sultan ottoman Mehmed II. Le copiste, Jean Dokeianos, appose deux souscriptions en vers politiques dans le bas du f. 464v. La première est une stichométrie :
    Ἀριθμὸν δ’ἐπέων μαθέειν δίζῃ ἅμα ; Eὗρον
    πρὸς τοῖς μυρίοις, καὶ πεντακιχίλια (sic) • πρὸς δὲ,
    καὶ ἑξακόσια τριάκοντά τε τέσσαρα πάντα.
    Dans la seconde, le copiste se nomme :
    Τέρμ’ εὐκτὸν λάχ’ Ὅμηρος Ἰωάνναο πόνοισι,
    Βασιλίδος πολιίταο (sic), ἐκ γενεῆφι Δοκείης.
    Dans cette dernière souscription, l’érudit recourt à une forme homérique rare, γενεῆφι, et non γονεῆφι comme on peut le lire dans le Repertorium, pour donner son origine.
    J. Raby date cette copie de l’liade de 1463 environ et rapproche cette démarche de la visite de Troie que fit le sultan en 1462. Le manuscrit est à rapprocher d’un groupe de manuscrits littéraires (dont les Constantinopolitani 31, 32 et 33, conservés à Topkapi, qui portent respectivement la Théogonie d’Hésiode, les Olympiques de Pindare et les Halieutiques d’Oppien de Cilicie) qui témoignent de la volonté de sauvegarder une partie de l’héritage littéraire de Byzance. Il a fait partie de la bibliothèque du Sérail de Constantinople. Il a ensuite été acheté par Antoine Galland, après examen du père Besnier et de l’érudit Guillaume Marcel, et expédié à Paris sans doute avant 1688 par l’ambassadeur Girardin, qui envoie en France 15 manuscrits grecs et un manuscrit latin. Les critères qui ont présidé au choix du père Besnier et de Girardin sont assez restrictifs dans la mesure où ils cherchaient en premier lieu des textes inédits, ce qui ne sera finalement pas le cas des 16 manuscrits expédiés à la bibliothèque du roi. Le Journal de Girardin (BnF manuscrit français 7168) conserve la liste de ces 16 manuscrits. En neuvième position apparaît la description suivante, qui correspond à l’actuel Paris. gr. 2685 : Homeri Ilias, in-folio. De plus, le manuscrit latin 17174 de la BnF contient, au f. 44, la liste des manuscrits et imprimés contenus dans les deux caisses envoyées par Girardin au roi, peu avant sa mort. En cinquième position est mentionné le manuscrit homérique : « L’liade d’Homère, sur papier moderne, grec, in fol. ».
    La question a été posée de savoir si ce manuscrit, ainsi que les 14 autres manuscrits grecs et le manuscrit latin (BnF Latin 7239), provenaient bel et bien de la bibliothèque du Sérail de Constantinople. E. Jacobs a cru démontrer, notamment en se basant sur l’observation du sceau, que le manuscrit faisait partie de la bibliothèque personnelle du sultan Mustafa I, mort en 1639. L’estampille se trouve au f. 1r et correspond au cachet numéro 1 dans l’appendice à l’article de Villoison proposé par S. de Sacy, p. 31-32 (reproduction des deux estampilles qu’il a pu observer dans les quinze manuscrits grecs. Voir aussi la reproduction de Babinger, p. 9). L’article de F. Babinger montre que cette estampille, qui présente bien le nom de Mustafa, porte aussi le chiffre 96. Il faut comprendre qu’il est daté de 1096, c’est-à-dire de l’année 1685, ce qui est incompatible avec le règne de Mustafa I. Il renvoie donc à la lettre que, le 10 mars 1687, Girardin adresse à Louvois et dans laquelle il écrit que c’est par l’entremise d’un « renégat italien, homme d’esprit, qui est au service du seliktar, premier officier du sérail, et favori du grand-seigneur » que l’accès aux manuscrits de la bibliothèque du Sérail lui a été permis . Or il se trouve qu’en 1687 le seliktar se nommait précisément Djerrâh Mustafâ Pasha. L’estampille apposée ne serait donc en rien une marque impériale mais bien le sceau du seliktar au service duquel était l’italien mentionné par Girardin.


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